2017年 7月 24日

LES POINTS PRINCIPAUX PAR EMERGO :

  • Une enquête Emergo de mai 2017 montre que les petites entreprises du secteur (moins de 50 employés) prévoient des investissements en R&D plus conséquents au cours des 12 prochains mois.
  • Les pressions tarifaires sont un facteur des plus importants pour les projets R&D des grandes entreprises, alors que la commercialisation et le développement de produits sont des éléments moteurs essentiels pour les petites et jeunes entreprises.
  • Plus de 70 % des interrogés indiquent qu'ils lanceront de la R&D pour de nouveaux dispositifs au cours des 12 prochains mois.

Une enquête Emergo menée auprès des entreprises d'équipement médical indique qu'un pourcentage plus élevé de petites entreprises prévoient d'augmenter pour l'année qui vient leurs dépenses en recherche et conception par rapport à ce qui est prévu par les moyennes et grandes entreprises.

L'enquête menée auprès de 543 cadres dirigeants du secteur des DM en Amérique du Nord, en Europe et en Asie a non seulement révélé des différences en matière de budget R&D prévu entre les entreprises les plus petites (50 employés ou moins) et celles plus importantes, mais également différentes priorités d'activités pour ces plans de dépense en R&D.

Les dépenses globales en R&D des DM devraient augmenter en 2018

Medical device R&D survey results - 2017-2018Une majorité des participants à l'enquête (53 %) ont indiqué qu'ils augmenteraient leurs investissements R&D au cours des 12 prochains mois, alors que 29 % des entreprises indiquent qu'elles investiront sensiblement le même montant qu'en 2016. Ces pourcentages ne varient pas significativement en comparant les emplacements géographiques des entreprises, les mêmes tendances se dessinent pour les répondants situés en Amérique du Nord, en Europe, en Asie et dans les autres régions.

Toutefois, la taille des entreprises a joué un rôle beaucoup plus intéressant quant à l'augmentation de leur plan de dépenses R&D en 2017 : 61 % de celles comptant moins de 50 employés ont indiqué qu'elles dépenseraient plus en R&D cette année, alors que seulement 42 % de celles comptant 50 employés ou plus suivront la même tendance en 2017. 

Par rapport aux petites, davantage de grandes et moyennes entreprises ont également indiqué des niveaux d'investissement R&D identiques à ceux actuels, sans augmentation prévue pour les 12 prochains mois. Seuls 27 % des petites entreprises ont indiqué des dépenses R&D identiques à 2016, comparé à 32 % pour les grandes et moyennes firmes. Globalement, seuls 6 % des interrogés ont indiqué une diminution des dépenses. 

Il est également intéressant de noter que, par rapport aux petites entreprises, davantage de moyennes et grandes firmes (19 %) ont indiqué ne pas savoir ou ne pas pouvoir dévoiler si leur budget R&D augmenterait ou diminuerait. Seuls 7 % des petites entreprises répondantes n'ont pas dévoilé leurs plans de dépenses R&D à court terme. 

Nos constatations s'alignent généralement à celles d'autres enquêteurs. Début 2017, le fournisseur d'analyses des marchés Kalorama a publié une analyse du secteur notant que les firmes d'équipement médical continuent de dépenser en moyenne 7 % des revenus en R&D, et que nombre d'entre elles ont augmenté ces dépenses dans le cadre de leurs démarches d'innovation produit. Une autre étude menée par Frost & Sullivan début 2017 a indiqué une baisse de la productivité de la R&D liée aux pressions sur les prix chez les fabricants établis, conformément aux résultats d'Emergo selon lesquelles les grandes entreprises planifient des investissements de R&D moins importants à court terme.

Pourquoi une telle disparité entre les prévisions de dépenses en R&D ?

La volonté plus affirmée parmi les petites entreprises d'augmenter le budget R&D peut être attribuée au fait que nombre d'entre elles peuvent avoir seulement un ou deux dispositifs commercialisés ou encore au stade de la conception. Les entreprises de plus grande taille, d'autre part, ont probablement des dispositifs bien établis enregistrés à la vente sur un ou plusieurs marchés, elles peuvent donc compter davantage sur leurs gammes de produits existantes et dépenser moins pour le développement de nouveaux produits.

Notre enquête demandait également le nombre d'années d'activité des répondants, et, selon leurs réponses, environ 60 % des plus petites entreprises sondées (celles comptant neuf employés ou moins) sont en activité depuis moins de 5 ans. Ainsi, bon nombre de ces entreprises doivent augmenter leurs dépenses R&D à court terme pour développer leurs lignes de produits.

Des motivations différentes

Différents motifs commerciaux ont également joué un rôle important dans les prévisions de dépenses R&D des répondants pour les 12 prochains mois. Parmi les petites entreprises qui ont planifié des augmentations du budget R&D, près des trois quarts des répondants ont déclaré que leurs décisions de dépenses étaient liées à l'identification d'un besoin du marché pour un nouveau dispositif encore au stade de la conception.

Pas autant pour les moyennes et grandes firmes : 67 % d'entre elles ont identifié le besoin de rester en avance sur la concurrence comme le facteur clé de l'augmentation de leurs dépenses en R&D. En outre, un pourcentage plus élevé de moyennes et grandes entreprises (36 %) a cité la nécessité de mettre à jour les technologies datées ou obsolètes, contrairement à seulement 22 % des petites entreprises toujours en train de gérer leurs gammes de produits (mais sans avoir à se préoccuper de problèmes liés à l'ancienneté).

À l'inverse, les entreprises indiquant qu'elles réduiraient leurs investissements R&D au cours des 12 prochains mois ont le plus souvent cité les pressions tarifaires laissant moins d'argent pour les dépenses en R&D.

Des projets de R&D pour de nouveaux dispositifs médicaux

Un autre constat important de l'enquête portait sur les plans des répondants pour lancer des projets de R&D pour de nouveaux dispositifs médicaux au cours de l'année prochaine.

Medical device research and developmentGlobalement, 72 % des répondants à l'enquête prévoient de lancer des projets de R&D pour de nouveaux dispositifs. Quelle que soit la taille des entreprises et leur emplacement. Des pourcentages similaires d'entreprises ont indiqué des projets de lancer la commercialisation de nouveaux dispositifs (66 % des firmes) et la mise à jour de lignes de produits existantes (68 %) pour l'année à venir.

Les effets de la règlementation européenne deviennent visibles

Toutefois, concernant les dispositifs existants, une différence notable émerge entre les répondants d'Amérique du Nord et ceux établis en Europe. Plus de firmes européennes (31 %) ont indiqué prévoir d'arrêter la vente de dispositifs existants, comparé aux 19 % de firmes d'Amérique du Nord. Les raisons de cette différence sont peut-être liées avec la mise en place imminente de la nouvelle règlementation relative aux DM (RDM) en Europe, qui introduira de nouvelles règles pour le marquage CE et obligations pour les organismes notifiés. Ces changements peuvent inciter certains fabricants à réduire les lignes de produits moins susceptibles de satisfaire aux exigences de la RDM. Ces pourcentages montrent peut-être également les effets d'une diminution des organismes notifiés en Europe alors que les nouvelles exigences réglementaires rigoureuses qui leur sont appliquées prennent effet. Le fait qu'il y ait moins d'organismes notifiés disponibles pour aider les fabricants à obtenir et à conserver le marquage CE, à s'attaquer à la conformité RDM et à se préparer à la conformité au système de qualité ISO 13485:2016, pourrait inciter certaines entreprises à retirer des dispositifs du marché européen.

Taille et emplacement géographique des participants

Pour ce qui est du nombre total des participants à l'enquête :

  • 40 % des entreprises sont basées en Amérique du Nord, 36 % en Europe, 15 % en Asie et neuf autres pour cent sont dans d'autres régions.
  • 32 % des entreprises indiquent employer moins de 10 personnes, 29 % ont entre 10 et 49 employés alors que 18 % d'entre elles indiquent avoir entre 50 et 249 employés. Et 13 % des participants emploient 1 000 personnes ou plus.
  • 35 % des entreprises sont en activité depuis 20 ans ou plus. 23 % des entreprises sont en activité depuis un à cinq ans, et 17 % depuis 6 à 10 ans.